Soutenir et consolider notre Hôpital de Saint-Louis : une priorité
- Didier Lemaire
- il y a 3 jours
- 4 min de lecture
Un député en 2025 n’est pas un magicien. Il ne doit pas être non plus un prestidigitateur.
J’ai toujours voulu défendre les dossiers avec méthode à Paris. Une méthode pragmatique et résolue lorsqu’ils sont prêts et pas lorsqu’ils font l’objet de jeux politiques.
Un éclaircissement me semble donc nécessaire concernant l’Hôpital de Saint-Louis, justement du fait qu’il est depuis quelque temps l’objet de jeux politiques contre productifs.
Ceci, alors que ma position a toujours été claire sur ce dossier, l’Hôpital de Saint-Louis est d’une importance primordiale pour l’agglomération de Saint-Louis et sa dynamique territoriale.
En 2022, fraîchement élu député, l’Hôpital public a repris la clinique des 3 frontières placée en liquidation judiciaire malgré les 30 millions d’euros que l’État avait versé pour combler les déficits de la structure privée.
Ce choix de l’État n’est pas anodin et je crois qu’il faut souligner le côté positif de cette décision. En effet, nous n’avons pas eu à subir une fermeture sèche et sans appel.
Depuis, ce site s’organise et se reconstruit pour disposer des ressources humaines dont elle a besoin. Il doit attirer du personnel médical et paramédical, c’est un premier enjeu qui est un combat quotidien pour les équipes de l’Hôpital de Saint-Louis.
Depuis, ce site doit aussi lutter contre les désinformations et contre le focus qui est fait sur ses points de faiblesse. Cela n’aide pas à son développement.
Vous le constatez, je suis lucide. Il reste tant à faire pour que l’agglomération de Saint-Louis ait l’hôpital et les services en adéquation avec les enjeux territoriaux. Mais l’exercice de ses activités de soins doit se faire en toute sécurité pour les patients avec un parcours de soin efficace et sur ce dernier point, il y a une marge de progression.
Puis, vous le comprenez, il y a la question des plateaux techniques, du service de chirurgie et de cancérologie. Sur ce point je veux être très claire. Je défendrai auprès de l’État toutes les initiatives qui pourraient permettre une réouverture.
Néanmoins, je veux dire les choses telles qu’elles sont : aucun ministre, aucun député, aucune personnalité politique ne pourra seule attirer les ressources médicales et paramédicales nécessaires au fonctionnement de ces services supplémentaires. C’est une dynamique territoriale qu’il faut impulser collectivement, en valorisant la qualité de vie personnelle et professionnelle que peut offrir notre territoire.
C’est un travail de longue haleine.
Sur le site de Mulhouse, le service des urgences et du SAMU/SMUR a essuyé en 2019, une crise grave avec un sous-effectif criant qui a conduit à des fermetures récurrentes de services d’urgences et une démobilisation des personnels. Ce service s’en est sorti après plusieurs années de travail acharné autour du Docteur Marc Noizet.
Le site de Saint-Louis doit trouver une voie de sortie de crise et je le redis, cela ne peut se faire qu’à la condition que tout le monde aille dans la même direction, dans le temps. Ça n’est malheureusement pas toujours le cas.
L’Hôpital de Saint-Louis n’est pas un objet politique. Par contre, ma détermination dans le temps pour accompagner les acteurs de son développement est intacte.
Aussi, j’ai tenu à clarifier la position du Ministre de la santé sur le sujet de l’Hôpital de Saint-Louis. Je trouvais assez curieux que par une action miraculeuse, des chirurgiens, médecins et personnels paramédicaux ne soient sortis des placards du ministère à Paris.
La sollicitation non concertée d’un député d’une circonscription voisine et d’un élu d’opposition à l’agglomération de Saint-Louis, ont conduit le Ministre à demander à l’Agence Régionale de Santé une note qui doit lui permettre un arbitrage définitif concernant l’avenir de l’Hôpital de Saint-Louis et des possibilités d’étoffer les activités complémentaires en son sein. L’arbitrage déclenché par cette intervention non concertée, doit être rendu avant l’automne. Ça sera quitte ou double.
Soit on trouve des chirurgiens dans les placards à Paris, soit le statu quo sera acté.
La machiné d’État est lancée, les dés sont jetés.
Pour ma part, une démarche moins risquée aurait consisté en une émulation locale, progressive et réelle, avec toutes celles et ceux qui ont la capacité à œuvrer pour parvenir à des résultats durables : l’exécutif de l’agglomération de Saint-Louis et le personnel médical, paramédical et administratif de l’hôpital.
J’ai repris, depuis que le gouvernement actuel est en place, une série de consultations de praticiens hospitaliers, de personnels de direction du Groupement Hospitalier qui gère l’Hôpital de Saint-Louis.
Dans l’intervalle, les différentes options sur les conclusions de cet arbitrage doivent être mesurées et les réponses que nous donnerons devront être concertées. Sur ce point, c’est un travail que je veux mener avec l’exécutif de l’agglomération de Saint-Louis constitué d’élus en responsabilité. Ils sont donc les plus en prise avec les attentes réelles et concrètes de la population.
Evidemment, comme tout le monde, je veux que cet hôpital ait l’offre de soin la plus étoffée. Mais je veux aussi vous exposer la situation telle qu’elle est : l’Hôpital de Saint-Louis joue son rôle d’hôpital public avec ses services et consultations essentielles et je tiens à saluer l’engagement du personnel médical, paramédical et administratif pour y parvenir non sans mal. Pour le reste, il faudra être unis dans un objectif commun et aujourd’hui, les jeux politiques de certains ne le permettent pas.
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